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Les lieux
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Dans ce lieu, où se trouvent des jeunes et des moins jeunes – malades, accidentés, parfois en fin de vie – apporter de la vitalité par le mouvement est une nécessité. Les soignants qui y travaillent sont là pour conduire ces personnes, quand ils le peuvent, à la guérison. La danse et les danseurs/danseuses, quand ils investissent ces espaces, y amènent souvent un grand plaisir et une bouffée d’air.

C’est le lieu traditionnel où l’on se rend pour assister à un spectacle. Théâtre veut dire en grec « le lieu d’où l’on regarde ». Il y a bien évidemment une quantité de théâtres différents mais tous les théâtres européens sont organisés selon la même architecture. Cette architecture remonte au théâtre à l’italienne inventé pendant la Renaissance (XVI siècle).

Le théâtre est donc un lieu particulier qui se démarque des autres lieux pour deux raisons. La première est que tu t’y rends pour voir quelque chose que tu ne verrais pas ailleurs. La seconde raison est, comme tu peux le remarquer, qu’il est divisé en plusieurs parties et que les limites de ces parties sont aussi importantes et jouent un rôle semblable aux limites d’un terrain de football. Le devant de scène, le fond de scène, les coulisses côté cour et côté jardin, l’espace de séparation entre la scène et le public ne sont pas seulement un découpage géométrique mais comme pour le terrain de football dessinent un espace imaginaire. Tu peux te dire qu’il y a d’autres lieux dans lesquels on retrouve cette situation d’une séparation entre un public et l’objet ou la personne qu’il écoute et regarde : l’école ou le cinéma. Mais le théâtre reste l’endroit où ce regard est questionné. Le théâtre a aussi une histoire et les spectacles de danse participent à cette histoire. Si certains spectacles ont accepté les règles du théâtre classique et surtout la séparation radicale entre la scène et le public, un grand nombre ont cherché à la critiquer, à jouer avec, afin de transformer la relation qui noue l’un à l’autre.

Danse et lecture font souvent bon ménage entre les rayons jonchés de livres. L’atmosphère feutrée des bibliothèques est propice au voyage intérieur et laisse libre cours au déploiement de l’imaginaire.

Endroit à la fois où l’on apprend et où l’on construit sa vie sociale, c’est un lieu d’expériences multiples. Ouverte sur l’extérieur mais avec ses règles et ses usages, la danse s’y invite dans des formats adaptés à la classe, à la cour de récréation ou à la cantine. Chorégraphes et danseurs/danseuses y déjouent quelques habitudes.

Lieu de conservation et d’exposition du patrimoine des arts, des sciences…  où la mémoire est vive et où les femmes et les hommes du monde partagent leurs histoires, leurs savoirs et leurs cultures, la danse y fait lien à merveille entre le corps et l’esprit et donne vie à ce qui pourrait sembler endormi, à tout jamais enfoui.

Il pourrait paraître périlleux de danser sur les toits d’une ville, mais c’est chose faite par la chorégraphe post-moderne, Trisha Brown, qui a créé une pièce sur les toits de New York, Roof piece. Produire ce geste artistique a une portée politique à l’attention des habitants d’un quartier, d’une ville, à la population en somme.

La maison ou l’appartement représente l’espace intime où vit la famille. Proposer que la danse entre dans ce lieu, souvent sous la forme de performance, c’est faire en sorte que cet art soit au plus proche de la personne.

L’espace est très important pour la danse car tout mouvement se fait dans l’espace. Mais cet espace de la danse ce n’est pas seulement l’espace géométrique. L’espace géométrique, tu as l’habitude de le dessiner et de le mesurer en mathématique lorsque tu fais justement de la géométrie, mais tu le retrouves un peu partout dans la vie de tous les jours, comme par exemple dans un terrain de football qui est un ensemble de rectangles de tailles bien précises. Cet espace de la danse c’est aussi un espace imaginaire et symbolique.

Regarde à nouveau le terrain de football. Tu sais bien que toutes les lignes qui le composent – la ligne de touche, la ligne des corners, la ligne du milieu de terrain, le rond central, la surface de réparation et la surface de but – ne sont pas simplement des traits à l’aide desquels on le dessine sur le sol. Toutes ces lignes représentent aussi une partie des règles du jeu.

Lorsque le ballon sort dans la ligne des corners ce n’est pas la même règle qui s’applique que lorsqu’il sort dans la ligne de touche. Dans un corner on tire la balle au pied. Dans une touche on lance la balle à l’aide des mains par-dessus la tête. Tu t’aperçois donc que les lignes de l’espace sont associées à des règles qui vont organiser la manière dont les joueurs vont se déplacer sur le terrain. La plus simple d’entre d’elles est que le terrain est divisé en deux parties, chaque partie appartenant à une des deux équipes.

Ces règles qui ne sont pas écrites, mais qui sont comme collées à l’espace géométrique, forment l’espace imaginaire et symbolique. Imaginaire parce que les joueurs de football les ont dans la tête et jouent avec. Symbolique parce que ces règles non écrites sont visibles dans le dessin du terrain de football. Par exemple la grande règle symbolique du théâtre, qui permet de dire que ce qui se passe sur scène est complètement imaginaire, elle est visible dans la séparation qu’il y a entre la scène et les gradins où le public s’assoie.

Mais tu te rends compte qu’il y a une quantité d’autres espaces qui sont organisés comme ce terrain de football. L’école, par exemple, est divisée en plusieurs espaces dans lesquels il y a des règles différentes : tu ne te comportes pas de la même manière dans la cour de récréation et dans la classe. Et c’est la même chose à la maison, où l’on t’interdit de mettre les pieds sur la table !

Je te propose d’appeler lieu l’espace qui est à la fois un espace géométrique et un espace imaginaire. Le terrain de football est un lieu, l’école est un lieu et le théâtre est un lieu. Tu pourrais croire que chaque lieu possède une fonction particulière. Le terrain de football est fait pour jouer au foot, l’école est faite pour étudier et le théâtre serait le seul lieu de la danse. Mais tu sais déjà qu’on ne danse pas seulement dans un théâtre, qu’on danse dans la rue ou sur des places à l’occasion des fêtes de village, qu’on peut aussi danser dans des salles des fêtes à l’occasion d’un bal. Il y a donc différents lieux de la danse. Mais si tu te rappelles l’exemple du terrain de football, tu sais maintenant que tous ces lieux n’ont pas les mêmes règles.

Trois lieux sont principalement dédiés à la création, à la diffusion d’oeuvres chorégraphiques et à l’enseignement de la danse. Les centres nationaux chorégraphiques (CCN) sont dirigés par un chorégraphe et sont présents dans 19 villes en France. Les centres de développement chorégraphique (CDC) qui travaillent à la transmission et la sensibilisation du public à la danse sont présents dans 9 villes en France. Le centre national de la danse (CND) qui se situe à Pantin et à Lyon est un lieu de formation et de patrimoine de la danse. La médiathèque du CND propose une grande collection d’ouvrages sur la danse, mais aussi des archives sur les personnalités, les compagnies et les oeuvres du XXème et du XXIème siècles.

Il est possible d’apprendre la danse dans des lieux différents, en amateur ou pour devenir professionnel. Les écoles de danses proposent des cours pour tous les styles de danses depuis la salsa jusqu’à la danse Jazz. Les maisons de la jeunesse et de la culture (MJC), qui sont des associations présentes dans toutes les villes de France, proposent elles aussi des cours de danses pour les enfants et les adultes. Dans les conservatoires, qui sont des établissements publics, on enseigne la danse classique et la danse contemporaine. La formation est organisée en trois cycles et aboutie sur deux types de diplôme : un diplôme amateur et un diplôme professionnel.

La place principale est souvent située au centre du village au croisement de plusieurs rues. Elle est donc un endroit de rencontre pour les habitants qui s’y retrouvent tous ensemble à l’occasion d’événements particuliers comme les cérémonies ou les fêtes. Les danses dansées sur cette place sont à l’image de ce rassemblement et de cette communauté. Il s’agit principalement des danses traditionnelles qui se dansent en groupe et prennent souvent la forme d’une ronde.

La discothèque est le lieu où tout le monde vient danser juste pour le plaisir. Le moteur de la danse est la musique qui est jouée par le disc-jockey : la musique est faite pour danser. La discothèque a une histoire et les musiques qui y sont jouées ont évolué au cours du temps. Certaines danses sont nées de cette évolution musicale. Dans les années 1970 apparaît aux États-Unis une musique au croisement de la funk, de la soul et de la pop : le disco. Très vite les mouvements des danseurs se métamorphosent sous l’effet de ce nouveau rythme.

La rue est un espace de mouvement. Les personnes y travaillent et s’y déplacent pour se balader, pour aller faire leurs courses ou encore pour défiler lors des manifestations. Il n’est pas étonnant que la danse y trouve sa place. La danse peut naître dans la rue comme c’est le cas de la danse break. Mais la rue est aussi pour une période donnée le lieu d’expression de certaines danses comme lors des grands carnavals qui existent dans le monde entier. La rue peut devenir un lieu de spectacle comme lors des performances de la danse post-moderne qui jouent avec les gestes les plus simples : marcher et courir.

Le studio est le lieu de travail des danseurs. C’est l’espace dans lequel ils/elles apprennent, s’entraînent ou encore inventent le mouvement. La grande différence entre le théâtre et le studio, réside notamment dans l’absence de spectateurs dans le second. La danse qui s’y danse n’est pas faite pour y être regardée, contrairement à la danse en représentation dans un théâtre. Cependant, il y a de plus en plus de studios qui ouvrent leurs portes aux spectateurs, à l’occasion par exemple de performances.